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L'amour en résonance 
La harpe thérapie en unité de soins palliatifs

Voici un article que j'ai rédigé au sujet de mes interventions en unité de soins palliatifs 
Paru dans le "Harp Therapy Journal" aux Etats-Unis à l'automne 2025
Dirigé par Sarajane Williams, psychologue et harpiste thérapeutique dans l'Etat de Pennsylvanie (USA) le "Harp therapy Journal" est une référence d'études et d'expériences concrètes dans le monde de la musique thérapeutique dont les formations diplômantes reconnues sont accréditées par le "National Standard Boards for Therapeutic Musician"

Je remercie infiniment Sarajane de m'avoir donné l'opportunité d'être publié avec ses propres mots en retour : "Je remercie Renaud pour le bel article qu'il a soumis. Il a capturé avec des mots l'essence de ce qui se passe lors d'une séance de harpe thérapie. En général, les mots sont insuffisants, mais il a su exprimer l'amour qui est communiqué à travers la harpe (et le harpiste) dans ses descriptions."


J'adresse également un immense merci à Marianne Gubri, directrice de la section française de l'International Harp Therapy Program, je n'aurais certainement pas écrit cet article sans son soutien.

Vous trouverez la version française sous l'article original ainsi que les PDF disponibles en téléchargement. 
Je vous souhaite une bonne lecture, n'hésitez pas à me partager vos retours :) 
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 L’amour en résonance – La harpe-thérapie en soins palliatifs

 

Dans un élan national vers une approche plus humaine et globale de la fin de vie, de nouvelles formes de présence prennent doucement leur place. Aux côtés des soignants, des proches et des accompagnants, certaines pratiques sensibles offrent un soutien complémentaire. C’est dans ce paysage en évolution que s’inscrit la musique thérapeutique : une présence musicale, vibratoire profondément humaine, au service de l’apaisement, de la relation et de l’amour.

Dans le silence des chambres où le temps suspend son souffle, la harpe devient murmure. C’est là, dans ces espaces empreints d’une intensité particulière, que j’interviens en tant que harpe-thérapeute.

La harpe-thérapie, telle que je la vis, n’est ni un concert, ni une simple musique d’ambiance. C’est une présence vivante, un tissage de sons qui épouse le souffle, les émotions, et les besoins de l’instant. En soins palliatifs, chaque note devient prière silencieuse, chaque vibration un geste invisible d’accompagnement.


Quand je franchis la porte d’une chambre, j’entre dans une intimité précieuse. Souvent, la famille est là, leur présence est essentielle car elle fait partie de ce moment sacré que nous partageons. La harpe ne s’adresse pas seulement à la personne en fin de vie, elle englobe tout l’espace, elle soutient aussi les proches – dans leurs silences, leurs larmes et leurs sourires.

Chaque situation est unique, aucun moment ne ressemble à un autre. Chaque chambre est un monde, une histoire, une atmosphère particulière. Je me laisse guider par ce qui est là, par ce que j’entends, perçois et ressens. Je joue sans partition, en improvisation, au service de l’instant ainsi la harpe devient un langage sensible qui s’adapte et se transforme pour épouser la singularité de ce qui se vit.

C’est l’amour qui émane puissamment de ces espaces…Un amour profond, pur, souvent silencieux, mais palpable : L’amour au sens le plus noble. Celui qui relie, qui soutient, qui transcende la peur, la douleur, le départ. La musique devient le reflet de cet amour, sa résonance.


Ce que m’offrent les familles est inestimable. Elles m’ouvrent les portes de leur monde intérieur dans un moment souvent fragile. Je reçois cette confiance avec une infinie gratitude. C’est un honneur d’accompagner ce passage avec tendresse, pudeur et respect.

Ma présence est aussi souvent accueillie avec beaucoup de bienveillance par les équipes soignantes. Infirmier·ères, aides-soignant·es, médecins, psychologues : tous partagent ce même souci d’offrir un accompagnement global, au plus près des besoins physiques, émotionnels et spirituels des patients. La harpe-thérapie est perçue comme un accompagnement doux, complémentaire, qui apaise l’atmosphère et soutient l’élan de soin dans sa dimension la plus humaine.


Il arrive d’ailleurs que des membres de l’équipe me demandent d’intervenir auprès de certains patients, notamment lorsque la douleur ou l’angoisse sont difficiles à calmer. Parfois les soignants eux-mêmes s'arrêtent un instant, simplement pour écouter, respirer, se recentrer. Il n’est pas rare que je croise un regard humide ou que je perçoive un soupir qui me dit plus que mille mots.

Dans une chambre baignée d’une douce lumière, une femme était entourée de ses enfants. Il y avait une intensité palpable, mais aussi de la tendresse. J’ai improvisé un morceau qui semblait venir du cœur même de cette famille. Les enfants souriaient, l’un d'entre eux a murmuré : « On dirait qu’elle respire mieux, maman tu entends ta belle musique ?… » Ce jour-là, nous avons partagé quelque chose de rare : une présence collective à l’instant. Un moment d’amour, en résonance.

Les interventions de harpe-thérapie, en particulier avec les familles, ont ce pouvoir unique de faire tomber les masques sociaux. Dans le cadre des soins palliatifs, où les émotions sont souvent à fleur de peau et les rôles familiaux parfois figés, la musique crée un espace de vérité et de simplicité. Elle permet aux proches de se retrouver dans une relation authentique, sans artifices ni barrières. Les sourires, les larmes, les silences partagés deviennent des ponts fragiles et précieux, où chaque note invite à un lâcher-prise, à une humanité retrouvée.


Les masques sociaux, ces rôles imposés par les conventions et les situations tombent naturellement sous l'effet de la harpe. Ce qui émerge alors, c’est l’essence même de l’être humain : cette vulnérabilité qui révèle sa beauté profonde, capable de ressentir, de se donner, se livrer et d’aimer.

Au fil des sons et des silences, la harpe nous relie, nous accompagne et nous apaise. Dans le cheminement des soins palliatifs, la musique devient un pont subtil, une voie d’accès à des émotions profondes et silencieuses. Ce n’est pas seulement la fin de vie que l’on accompagne, mais la beauté de l’instant présent, l’amour qui persiste malgré tout, et l’humanité qui se révèle dans sa fragilité, son authenticité.

À travers chaque vibration, chaque arpège, il y a une invitation à l’acceptation, à la réconciliation, à la douceur. Les notes que la harpe libère ne sont pas seulement des sons, mais des messages de lumière qui touchent le cœur de ceux qui les reçoivent – patients, familles, soignants et le harpiste lui-même. Au cœur de ce partage, il reste cette vérité fondamentale : la musique, comme l’amour, ne connaît ni frontière, ni fin.

Dans le murmure des cordes, nous savons qu’il est possible de vivre des instants d’éternité dans le calme retrouvé, ressentir cette paix intérieure qui nous dépasse. Et c’est peut-être là, dans cette rencontre silencieuse entre l’âme, la musique et l’amour, que l’on touche ce qu’il y a de plus précieux : la résonance de l’humanité, dans toute sa beauté et sa fragilité.

Renaud Kulemann
Certified therapeutic harp practitioner
International Harp Therapy Program France 

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